Francky Vincent (CFE-CGC assurance) : un début sous le signe des NAO

Le nouveau président de la Fédération Assurance CFE-CGC est un cadre de Generali. Successeur de Joël Mottier, il est d’emblée mobilisé par les négociations annuelles obligatoires.

Nom : Vincent, prénom : Francky, nouveau mandat : président de la Fédération Assurance CFE-CGC, signe particulier : adore le football. « J’y ai joué jusqu’à 37 ans au niveau Interdistricts, le plus haut niveau qui existait avant le national, ne se fait pas prier pour raconter Francky Vincent dans son bureau fédéral de la rue de Provence à Paris. C’est mon père, maire de la commune de Camblain-Châtelain (Pas-de-Calais), qui a créé le club. Et aujourd’hui le stade porte son nom ! »

Qu’a-t-il retenu des tacles et autres passes décisives sur la pelouse ? « Que l’esprit vestiaire n’est pas un vain mot. C’est quelque chose qui soude les gens et dont on retrouve la valeur de lien dans le réseau Generali. D’où l’intérêt de ne pas fermer les bureaux des commerciaux en essayant les rendre totalement itinérants, comme avait entrepris de faire la direction !

LA CFE-CGC ASSURANCE EN FORTE PROGRESSION

Pas facile, en tout cas, de succéder au Platini fédéral, Joël Mottier, l’homme d’Axa qui a porté très haut la représentativité de la CFE-CGC Assurance au cours de ses présidences successives. Quand il a pris ses fonctions en 2006, elle était à 12 % ; aux dernières élections professionnelles, à 22 %. Élu fin 2021 lors du congrès fédéral organisé à Biarritz, Francky Vincent parle d’une évolution naturelle : « Plus qu’une succession, c’est un héritage, assure-t-il. Joël Mottier a été mon mentor. Il est désormais mon conseiller stratégique, de manière à continuer à profiter de sa vision et de son aura dans cette Fédération. »

La stratégie et les objectifs du nouveau projet fédéral seront présentés devant les instances de la CFE-CGC Assurance le 7 mars. En attendant, le délégué syndical central de l’unité économique et sociale Generali qu’est toujours Francky Vincent – entreprise où la CFE-CGC est première depuis 2016 avec 36 % de représentativité tous collèges confondus – doit composer avec le dossier « difficile » des NAO dans la branche.

« Difficile, parce que ce dossier croise un passif spécifique. Depuis plusieurs années, nos dirigeants ont pris le dogme de ne pas attribuer d’augmentations générales des salaires et de s’en tenir à des augmentations individuelles. Il fallait profiter de la conjoncture favorable de cette année pour obtenir ces augmentations générales. »

Il en résulte un certain nombre de dialogues sociaux tendus : non signatures des NAO à la MGEN, grève chez CNP Assurance, grève du zèle dans une filiale du Crédit Agricole… Mais aussi des accords satisfaisants chez des géants comme Axa, Allianz ou Generali, où la CFE-CGC, comme par hasard, est très forte. « Grâce aux négociations, la situation est en train de se calmer, anticipe Francky Vincent. Pour autant, il va falloir être très vigilant sur les questions de participation et d’intéressement, être très pointu et montrer notre volonté forte d’augmenter le partage de la valeur. »